Lueurs tracées

« Quand j’ai visité la chapelle pour la première fois, lors d’un chemin d’Art Sacré en 2001, j’ai été frappé par la présence discrète et tamisée de la lumière que dégage l’architecture romane.

Ma sensibilité de plasticien peintre et croyant m’a à nouveau rappelé que Dieu était cette lumière discrète et présente en chaque être humain. J’ai pris le thème des « Lueurs tracées » parce que les lueurs sont multiples et qu’elles puisent toutes leur lumière à la même source : Dieu.

 

La lumière est première et l’ombre est la projection d’un corps intermédiaire. Quand on fait de la peinture, de la photo ou de la sculpture, c’est l’évidence même.

 

Et si Dieu était la lumière …. ? Et si l’intermédiaire était l’homme… ?

L’homme, porteur de la lumière ou faisant obstacle, projetant ainsi sa propre ombre sur le monde et la création. Dans l’obscurité, une lueur trace le chemin, ainsi les couleurs deviennent des ‘Lueurs tracées’.

 

L’oeuvre exposée s’ouvre tout naturellement sur une toile vierge bordée d’un dégradé de noir où se projette l’ombre du visiteur. Au centre, une croix de lumière, symbole du christ ressuscité entre les hommes.

Cette toile centrale est entourée de six toiles libres sur les côtés latéraux. Le visiteur au milieu devient alors l’élément ‘sacré’ et central de l’oeuvre. Chaque toile libre représente l’espoir secret et intime de l’être, d’une vie plus fraternelle avec plus de justice et d’amour.

Pour la peinture, je suis rentré dans une démarche abstraite, parce que pour moi le figuratif est trop réducteur pour exprimer ce ressenti, j’ai donc préféré le symbole de la couleur et la verticalité du tracé descendant avec la luminosité de la couleur centrale qui s’estompe vers les côtés pour exprimer un état.

 

J’ai choisi les passages bibliques en fonction du thème de la lumière dans l’Ancien et le Nouveau Testament et en fonction de la source même de la couleur qui existe grâce à la lumière. En effet, les couleurs sont les filles de la lumière et elles portent en elles les nuances de la vie. Ici, je veux les faire chanter, les faire vivre en les chargeant d’espoir.